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L’amour en quelques clics
Collaboration spéciale
« Tout le monde est en ligne, ou presque », résume Cynthia Bélanger, directrice de produits chez Réseau Contact. Les chiffres exacts sont difficiles à dénicher au Québec, mais aux États-Unis, dit-elle, « on parle d’un couple sur cinq qui se forme sur l'internet ».
Comme l’explique Laurie Davis, auteure du livre et fondatrice du site eFlirt Expert, « la technologie fait de plus en plus partie de nos vies, nous sommes constamment connectés. Il devient naturel de rencontrer les gens de cette manière ».
Elle dégage trois tendances qui viennent, selon elle, transformer le monde des rencontres virtuelles.
Il y a d’abord les incontournables applications pour téléphones intelligents. Plus que de simples versions mobiles de sites déjà existants, ces applications utilisent les technologies les plus récentes, comme la géolocalisation par GPS, pour traquer, au mètre près, votre future moitié.
Le nombre d’applications de ce genre a explosé au cours des dernières années. Un nouveau venu fait particulièrement parler : Tinder, surnommé « le Grindr des hétéros », a été lancé l’an dernier. Le site récupère votre âge, vos photos et votre orientation sexuelle à partir de vos données Facebook. Vous recevez ensuite la photo de quelqu’un près de vous : faites glisser votre doigt vers la droite s’il vous plaît, et vers la gauche pour passer au suivant. L’usager moyen y magasine 11 fois par jour.
Superficiel, dites-vous ? Une nouvelle application, Twine, a décidé d’adopter l’approche contraire. Les usagers sont d’abord associés en fonction de leurs intérêts communs, sans se voir. Si la conversation qui suit se déroule bien, ils peuvent alors décider d’échanger leurs photos.
Plus près d’ici, les sites comme Réseau Contact et Monclasseur réfléchissent déjà aux façons d’adapter ces technologies de géolocalisation à la réalité québécoise.
Une deuxième tendance en matière de rencontres virtuelles utilise les médias sociaux pour reproduire le concept « d’amis d’amis », qui demeure l’une des manières les plus populaires de faire des rencontres. Réseau Contact, par exemple, explorera dès cet automne une fonction qui permettra aux usagers d’appuyer quelqu’un. « Ça peut aussi être des », explique Cynthia Bélanger. « Disons que je suis sur la fiche de quelqu’un qui me plaît bien, d’autres filles avec lesquelles il a déjà discuté et avec lesquelles il a déjà eu des rencontres pourraient lui donner une cote. »
Certaines applications pour téléphones intelligents ont déjà été conçues autour de cette idée. Lulu, par exemple, accorde une note sur 10 à un ami, ou à un ex, basée notamment sur son sens de l’humour, ses manières et son apparence. Les notes sont accompagnées de commentaires, comme : « fait la vaisselle », « bon conducteur », ou « incapable d’assembler un meuble Ikea ».
La troisième tendance en matière d’amour virtuel tourne autour des sites spécialisés, dits « de niche », qui pullulent depuis quelques années. Vous pouvez ainsi trouver des sites consacrés aux amateurs de mathématiques, aux et aux gens de votre appartenance religieuse, par exemple. « Ces sites génèrent habituellement un plus haut taux de réponse », selon Laurie Davis, « parce qu’ils rejoignent moins de membres, mais que ceux-ci sont plus engagés ».
Le principal site de ce genre au Québec, Rencontre Sportive, compte près de 37 000 membres. L’avantage, selon Anne-Marie Lefebvre, propriétaire et fondatrice, qui elle-même a rencontré son amoureux sur le site, c’est que « les femmes se sentent moins sur un réseau ‟meat market”, comme dans un catalogue. Ça crée un climat rassurant. » Le sport est aussi associé à un mode de vie. « Quand on fait du sport, on a probablement une meilleure alimentation, explique-t-elle. On voyage probablement différemment par rapport à quelqu’un de plus sédentaire. Il a aussi été démontré que les gens qui pratiquent plus de sport sont souvent plus scolarisés, avec un niveau de vie plus élevé. »
L’important, selon Laurie Davis, c’est de trouver le média qui convient à votre personnalité. Certains n’aimeront pas l’aspect immédiat des messageries mobiles, par exemple, ou trouveront les données de géolocalisation trop intrusives. Elle conseille également de laisser un ou une amie choisir une bonne photo de vous, sur laquelle vous portez des vêtements colorés. « Les études démontrent qu’il est préférable de porter du rouge, précise-t-elle, parce que les hommes et les femmes ont plus tendance à cliquer sur le rouge que sur toute autre couleur. Quand on y pense, la page de recherche est probablement en noir en blanc, et la plupart des gens portent du noir, parce que ça amincit, ou des couleurs neutres. Ce qui vous aide à ressortir du lot, c’est un peu de couleur. »
Elle offre un dernier conseil. « Soyez proactif, prenez les devants ! Un site de rencontre, c’est une communauté, dit-elle. Si vous n’êtes pas un membre actif de la communauté, vous n’obtiendrez pas les meilleurs résultats possible. Les années 50 sont révolues. Les sites de rencontre vous permettent de reprendre le contrôle de votre vie amoureuse, et de trouver quelqu’un qui vous plaît vraiment. »